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POMME DE TERRE, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. Désigne une racine tubéreuse, un tubercule comestible a) ca 1240 agn. désigne un tubercule − ou une courge? −(Chirurgie de Roger de Salerne, éd. D.J.A. Ross, 261 rod'apr. W. Rothwell ds Z. fr. Spr. Lit. t.86, p.252); b) 1488 [éd. 1491] désigne la racine de mandragore (La Mer des histoires, I, 110c, d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.130: Mandragores sont pommes tres belles... Le fruict est en espece, en saveur et en odeur semblable au poupon [«melon»]. Et pource les Latins l'appellent pomme de terre); c) xves. sert à traduire malum terre désignant le bulbe du cyclamen europaeum dit ,,pain de pourceau`` (Le Grand herbier, no128, Camus ds Gdf. Compl.: Ciclamen... est autrement appelé pain a porc et malum terre ou pomme de terre); d) 1562 id. désignant l'artistoloche (Du Pinet, Hist. du monde de C. Pline Second, XXV, Lyon, Cl. Senneton, t.2, p.310: ... l'aristolochie... Nos Latins appellent ceste herbe pomme de terre); e) 1655 désigne le topinambour (N. de Bonnefons, Les délices de la campagne, 2eéd., p.111, d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t.18, 1950, p.237: Des taupinambous, pomme de terre), cf. Trév. 1771, qui, s.v. pomme, renvoie pour pomme de terre à topinambour; v. aussi FEW t.20, p.82b; 2. «tubercule comestible du solanum tuberosum» [1716 d'apr. Bl.-W.1-2] 1750 (E.F. Geoffroy, Matière médicale et Suite de la Matière médicale, trad. en fr. par M.*** [A. Bergier], t.10, p.94, d'apr. A. Tolmer ds Fr. mod. t.14, p.298: Pomme de terre ou la Batate commune des jardins, Solanum tuberosum esculentum); 1765 (La Henriade travestie, p.12, d'apr. Roll. Flore t.8, p.107); 1913 p.abrév., cuis. pommes [soufflées] (Colette, L'Entrave, p.71 ds Quem. DDL t.16). 1 est comp. de pomme* A 2 a, de de* et de terre* sur le modèle du lat. malum terrae, terme désignant le cyclamen (Pseudo-Apulée; Oribase), l'aristoloche (Pline, 25, 95), la mandragore (Isidore; Pseudo-Dioscoride, André Bot., p.198) et un tubercule −ou une sorte de courge −(s.d. Collectio salernitana, II, 87 ds Nov. Gloss., s.v. malum). Étant donné que la pomme de terre, venue des Andes du Chili et du Pérou, répandue en Allemagne, via l'Espagne et l'Autriche, dep. la fin du xvies., a pénétré en France par les régions de l'Est, il est probable que 2 s'est formé indépendamment de 1, qu'il a supplanté, comme calque du néerl. aardappel ou de l'all. dial. Erdapfel «pomme de terre», termes désignant antérieurement diverses plantes à racines tubéreuses ou à gros fruits ronds (cf. le m. néerl. erdappel «racine de mandragore», l'a. h. all. ertapfel ,,pepo, pomum in terra crescens``, erdaphel ,,terre malum`` d'apr. E. Björkman, Die Pflanzennamen der altdeutschen Glossen ds Z. für deutsche Wortforschung, t.3, 1902, p.285), l'all. ayant désigné le solanum tuberosum esculentum dep. le xviies. et demeurant dans les dial. de l'Ouest et du Sud, v. Paul-Betz, s.v. Erdapfel; Kluge20, s.v. Kartoffel. Le sens 2 s'est généralisé dans la seconde moit. du xviiies. avec l'action de l'agronome philanthrope A. Parmentier, qui, à partir de 1773 (Examen chimique des pommes de terre), s'efforça de répandre en France l'usage du nouveau tubercule dont il avait étudié les propriétés alimentaires durant six années passées en Allemagne. Sur l'appellation de la pomme de terre dans le domaine gallo-rom., v. ALF, carte 1057; Roll. Flore t.8, pp.106-107; A. Litaize ds Mél. Lanly, pp.571-575; v. aussi patate et truffe (cf. m. fr. cartoufle 1600 O. de Serres, Theatre d'agriculture, Paris, Jamet-Métayer, p.563; suisse alémanique Cartoffel, all. Kartoffel; FEW t.13, pp.386b et 387b-388b).